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Le Réseau d’Exploitations de Référence constitué par l’ITSAP en partenariat avec plusieurs ADAs dont l’ADA Occitanie a permis l’élaboration de portraits d’exploitations.
Les cas-types ont pour objectif de représenter le fonctionnement d’un système d’exploitation viable et reproductible. Le cas-type se veut représentatif d’un mode de fonctionnement de plusieurs exploitations similaires, et donc correspondant à des choix et à des pratiques d’apiculteurs cohérents dans un contexte défini. Les résultats décrits sont souvent supérieurs à la moyenne et peuvent être considérés comme des objectifs.
Les cas-concrets ont pour objectif de détailler les caractéristiques techniques et économiques d’une exploitation apicole donnée. Le cas-concret est un exemple de mode de fonctionnement correspondant à des choix et des pratiques cohérentes dans un contexte défini.
Le système décrit ici se base sur 3 exploitations, auditées entre 2015 et 2018. Celui-ci a été construit collectivement par l’ITSAP-Institut de l’abeille et l’ADAPIC. Les résultats présentés sont souvent supérieurs à la moyenne et doivent être plutôt considérés comme des objectifs à atteindre.
Les apiculteurs d’une exploitation dédiée à la production de miel et de produits transformés pour la vente en demi-gros et en direct visent entre 5 à 7 miellées principales : colza au printemps et acacia, tilleul, châtaignier/forêt et tournesol à l’été. Au total, 21 tonnes de miel sont produites en moyenne chaque année. L’exploitation propose une gamme diversifiée de produits : du miel et des produits transformés, fabriqués à partir de miel (pains d’épices faits sur l’exploitation et bonbons faits à façon) ainsi que de la gelée royale (achetée et vendue uniquement en direct).
En ce qui concerne la commercialisation, 40 % des produits de l’exploitation sont vendus en direct (marchés, magasin sur l’exploitation, etc.), les 60% restants étant écoulés en demi-gros, dans des magasins spécialisés. L’exploitation diversifie son activité notamment en assurant des prestations de pollinisation, au nombre de quatre par an, qui mobilisent chacune 25 colonies. Celles-ci assurent un revenu de 7 000 € HT annuel à l’exploitation.
La charge de travail nécessaire pour maintenir une exploitation vendant en direct et en demi-gros, avec un atelier de transformation, est importante. Elle se répartit sur toute l’année avec une période plus intense en saison et en décembre.
Les exploitations du Sud de l’Aquitaine et de Franche-Comté enquêtées sont spécialisées dans la production de miels conventionnels, commercialisés intégralement en vrac (aussi dit « en fût » ou « en gros »). Les apiculteurs visent 3 miellées principales dont une en grande culture : une miellée de tournesol en Nouvelle-Aquitaine et une miellée de colza en Franche-Comté. En Nouvelle-Aquitaine, une certaine diversification est présente, avec la production de pollen et la réalisation de prestations de pollinisation en arboriculture (sur kiwi principalement). Les aléas climatiques sont responsables d’une production aléatoire selon les années.
L’ensemble du miel est conditionné en fûts de 300 kg. La vente en vrac permet aux producteurs de limiter le temps passé à la commercialisation et ainsi d’investir plus de temps sur les ruchers en saison.
Les prix de vente du miel en vrac sont influencés par le marché mondial du miel. Globalement, on observe une augmentation des prix de vente du miel vendu en vrac entre 2013 et 2015, puis après 2015 une diminution des prix. Ainsi, les résultats économiques des exploitations fluctuent annuellement selon les rendements de l’année et les prix de vente.
Les exploitations de ce cas-type sont spécialisées dans la production de miel et chacune réalise 4 à 5 miellées dans l’année, réparties sur une dizaine de ruchers de production. Les productions de miel de châtaigneraie et de miellats du maquis (metcalfa principalement) sont estimées moins fiables qu’il y a 5 ans, mais restent parmi les trois miellées principales avec le miel de maquis de printemps. En effet, depuis l’apparition du cynips du châtaignier, les miellées de châtaignier sont plus aléatoires et les stratégies des apiculteurs ont évolué. De plus, depuis 2016, les changements climatiques ont entrainé une diminution de la production de miel de miellat. La saison apicole est longue, elle commence fin février ou début mars, et peut se poursuivre jusqu’en novembre voire décembre avec la miellée de maquis d’automne (arbousier principalement).
Les apiculteurs passent une grande partie de leur temps sur les ruchers. La commercialisation, qui se fait en demi-gros, auprès de magasins, représente également un temps de travail conséquent. En effet, la géographie de la Corse induit des temps de trajet longs pour les apiculteurs bien que les distances qu’ils parcourent soient relativement faibles. De plus, les apiculteurs doivent pouvoir approvisionner leurs clients toute l’année, et surtout en saison touristique, ce qui représente une charge de travail supplémentaire en saison apicole. L’adhésion à l’Appellation d’Origine Protégée ‘Miel de Corse – Mele di Corsica’ assure aux apiculteurs de bons débouchés pour leur production.
Les apiculteurs ont deux types de colonies avec chacune leur génétique spécifique : les colonies à gelée et les colonies à miel. Les ruches à gelée sont sédentaires et situées à une distance maximale de 5 km autour du laboratoire de gelée royale. La production de gelée royale commence en avril et s’étale sur trois mois. Cette production est moins dépendante des conditions climatiques que celle du miel, permettant aux producteurs d’avoir un revenu un peu plus stable.
Les ruches à miel réalisent 2 à 3 miellées et produisent en moyenne 2 tonnes de miel.
Dans ce cas-type l’exploitation commercialise la gelée royale sous labels GRF-Gelée Royale Française et Agriculture Biologique. Elle est conditionnée principalement en pilulier de 10 g.
La production de gelée royale nécessite des investissements dans des moyens de production (matériel et laboratoire gelée royale) qui lui sont spécifiques, mais qui sont peu coûteux.
De plus, cette production est exigeante en temps et en rigueur. Elle nécessite une organisation particulière qui rythme l’ensemble de la saison apicole. Sur l’atelier gelée royale, l’exploitant embauche un salarié à mi-temps en saison de production. En moyenne, on estime que le temps de travail nécessaire sur l’ensemble de l’atelier est de 1,5 heure par ruche par semaine.
Les apiculteurs visent 3 miellées principales : acacia, châtaignier et montagne. Ils poursuivent parfois sur une miellée de sapin environ une année sur deux, si les conditions météorologiques propices à cette miellée sont réunies. Au total, 4,4 tonnes de miel sont produites en moyenne avec la miellée de sapin et 3,7 tonnes les années sans production de sapin.
L’exploitation propose une gamme diversifiée de produits : des miels de crû et des produits transformés faits à partir du miel de toutes fleurs (pain d’épices, nougat) ainsi que divers produits à base de propolis. Pour la commercialisation, les circuits courts sont privilégiés. La production est vendue soit en directe au sein de l’exploitation ou sur les marchés, soit dans les magasins spécialisés, type Biocoop.
La large gamme de produits proposés, le label Agriculture Biologique et la vente en direct permettent une bonne valorisation des produits.
Les deux apiculteurs travaillent 42h par semaine par personne (moyenne sur l’année hors vacances) et prennent chacun 17 jours de vacances par an.
L’apiculteur vise 5 à 6 miellées par an : en début de saison, les colonies sont placées sur des miellées de printemps, acacia et/ou colza. Ensuite, elles sont placées sur sarrasin et sur châtaignier. Selon les années, les colonies peuvent aussi produire du miel de forêt, de carotte et de tournesol. Au total, 6,2 tonnes de miel sont produites en moyenne par an.
L’apiculteur réalise également des prestations de pollinisation sur des semences potagères de plein champ, qui engagent en moyenne au total 53 colonies par an pendant environ 5 semaines.
L’exploitant commercialise son miel à 56 % en demi-gros, 28 % en vente directe, et 16 % en vrac. Il produit aussi 23 kg de pain d’épices et des bougies et effectue de l’achat-revente de gelée royale, de bonbons, de cosmétiques et de savons.
L’exploitant (membre de la cellule de base) travaille à temps plein sur l’atelier apicole, 312 jours par an. Il bénéficie d’une aide bénévole pour le conditionnement du miel, ainsi que d’une aide familiale pour les marchés.
Les apiculteurs visent 4 à 6 miellées principales : en début de saison, les colonies sont systématiquement placées sur acacia et colza. En été, elles sont placées sur tournesol et sur châtaignier. Selon les années, les colonies peuvent aussi produire du miel de toutes fleurs, de tilleul, de forêt ou de carotte. Au total, 23 tonnes de miel sont produites en moyenne par an.
Les apiculteurs réalisent également des prestations de pollinisation sur des semences potagères de plein champ, qui engagent en moyenne au total 240 colonies par an pendant environ 5 semaines.
L’exploitation commercialise la totalité de sa production de miel en vrac. Elle commercialise aussi des produits d’élevage (essaims et reines). Les deux associés (membres de la cellule de base) travaillent à temps plein sur l’activité apicole, 148 jours par associé et par an. Deux salariés sont aussi présents pendant la saison apicole, le premier, 8 mois par an et le second, 5 mois par an.